La Direction d'AKKA IS, dans son courrier daté du 16/05/11 adressé aux délégués syndicaux et transmis « pour information » à l’ensemble des salarié-e-s, renouvelle ainsi sa grande campagne de « séduction » (20110516-Courrier Direction aux DS Akka IS_Temps de Travail.pdf) !
Certain pourrait interpréter ce courrier comme une manipulation supplémentaire pour déstabiliser les syndicats œuvrant pour la défense des acquis sociaux et pour la revalorisation des salaires dans l’entreprise, d’autres pourrait imaginer un complot du patronat pour faire taire une bonne fois pour toute ces syndicats gênant soulevant des vérités incompatible avec la machine infernale boursière …. Quant à nous … nous ne pouvons que constater que nous assumons parfaitement notre rôle et que cette même Direction, par ce courrier, vient de nous délivrer la Palme d’Or des syndicats les plus em…bêtants !
Quelle récompense ! Quel Honneur !
Alors que la Direction ose émettre des doutes quant à notre légitimité (à ce propos, à quand un vote des salarié-e-s pour évaluer la légitimité de nos dirigeants ?!?), nous pouvons dorénavant nous gausser de cette considération et énième attaque finalement « presque » valorisante …. Nous n’imaginons pas une telle Direction nous féliciter pour nos revendications et nos actions !!! Ce serait déstabilisant d’avoir une Direction remerciant sans arrêt la CGT pour son aide à l’application de multiples accords supprimant, les uns après les autres, les acquis sociaux et distribuant des miettes aux salarié-e-s tout en rinçant aux yeux de toutes et de tous les actionnaires, période de « crise » ou pas.
Cette communication, cette forme d’aveu, nous rappelle à nos responsabilités, nous rappelle seulement que nous sommes sur la bonne voie et que, même s’il est toujours plus difficile de dire « NON », nous saurons le faire et le dénoncer Haut et Fort quand il s’agit d’injustice et de constante dévalorisation vis-à-vis des salarié-e-s ! D’autres médias le font : « AKKA, la société boursière ».
Les faits …Version courte !
Rencontres le 7 avril (CGT et FO avec Direction Générale) et 21 avril (CGT/DG) et 22 avril (FO/DG) :
Discussions sur les différents points négociables et non négociables pour envisager ou pas un accord sur l’aménagement Temps de Travail sur la base de l’accord proposé en janvier et comprenant les mises à jour nécessaires.
CE du 27 avril
Suite à la présentation par la Direction de modèles d’avenant destinés aux salarié-e-s de l’ex-entité AKKA IS Sud (relevant de l’accord Temps de Travail 2008), le CE vote une motion revendiquant l’obligation de la Direction d’organiser une information/consultation sur ce sujet afin que le CE délivre un avis motivé, et désignant son cabinet d’avocat pour une action en justice à défaut de consultation (délit d’entrave).
11 mai 2011
Lettre envoyé par mail par la CGT AKKA IS à la Direction Générale avec ses analyses, ses revendications et ses propositions (20110511-Courrier CGT_à_la_Direction_AKKAIS_Temps de Travail.pdf).
16 mai 2011
Courrier de la Direction
Les faits … Version longue !
Suite à la grève reconductible du 29 mars dernier, les DS FO et CGT ont rencontré à deux reprises la Direction Générale pour sortir de cette crise et étudier les différentes pistes de négociations pour aboutir à un accord, juste et équitable, sur l’Aménagement du Temps de Travail.
La CGT a adressé au préalable à la Direction la liste des revendications : 3 négociables et 3 non négociables mais avec des propositions d’aménagement. La priorisation des revendications a été réalisée suite à une consultation des 450 salarié-e-s inscrits à notre liste de diffusion.
Après avoir entendu et analysé les propositions de la Direction, nous lui avons adressé un courrier par mail le 11 mai (Cf courrier : 20110511-Courrier CGT_à_la_Direction_AKKAIS_Temps de Travail.pdf ).
Ce courrier remet sur le tapis la condition non négociable, reconnue comme tel par les salarié-e-s, d’avoir un accord qui ne soit pas en-dessous des minimums conventionnels SYNTEC.
Ce minimum n’est pas respecté pour les cadres en modalité 2 qui l’ont hérité de l’accord d’entreprise de 2008 (ex-AKKA IS Sud) : 109% du minimum conventionnel SYNTEC au lieu de 115%. Ce point n’a pas été soulevé par les protagonistes (syndicats et Direction) de l’époque ni au CE lors de l’information/consultation, ni aux salarié-e-s consulté-e-s sous la forme d’un référendum. Pourquoi ? Réponse d’un des acteurs : l’accord 2008 envoyé au préalable aux CE et aux salarié-e-s mentionnait les fameux 109%... personne ne s’est posé de questions, personne n’a réagi. L’accord est donc passé, avec le consentement des salarié-e-s comme une lettre à la poste !
Notre rôle, en tant que syndicat responsable et légitime, consiste à trouver des compromis et de refuser l’inacceptable !
Il n’est pas question de reproduire les erreurs, voire les fautes, d’hier (accord 2008) en acceptant de nouveau la dévalorisation du salaire pour toute une population de salarié-e-s.
Comme, il n’était pas concevable de créer des populations de salarié-e-s en Temps Partiels d’avant et d’après le 1er avril 2010 ! Quelle bonne blague dont l’humour laisse à désirer … et dont la mise en place n’a aboutit qu’à la multiplication de sentiments d’incompréhension, d’injustice et de mal-être de la part des salarié-e-s concerné-e-s ayant réussi jusqu’à présent à concilier vie privée et vie professionnelle.
Comme il n’était pas concevable que les nouveaux embauché-e-s n’aient pas les mêmes droits en terme « d’acquis sociaux » que les salarié-e-s présents. Leur salaire est « plus gonflé » à l’entrée ?
Mais alors, cela signifie t’il qu’il faut accepter cette règle du jeu fixée par les SSII pour le Bien Être de leur Turn Over et donc de la Masse Salariale (AKKA IS : - 1% en 2010 par rapport à 2009 pour un effectif sensiblement égal) et le Mal Être des salarié-e-s qui, faute de reconnaissance sociales et salariales vont tout simplement voir ailleurs si l’herbe est verte ?
Mais voilà, le monde des SSII est un grand enclos où virevoltent les moutons allant vers le berger le plus attractif d’année en année, de période en période…. Heureusement, de temps en temps, quelque mouton arrive à s’échapper de l’enclos pour travailler chez un client ou se reconvertir ouvrant ainsi d’autres horizons... avec ou sans enclos, avec ou sans bergers.
La séquence poésie terminée, revenons à nos ….
Nous n’avons reçu aucune réponse à la lettre envoyée par mail le 11 mai.
Par contre, nous recevons ce fameux courrier daté du 16 mai mettant en valeur les sigles FO et CGT mais cette fois-ci pour notre capacité à revendiquer et faire appliquer le Droit…
Mais que s’est-il passé lors de cette réunion du Comité d’Entreprise du 27 avril qui aurait pu froisser la Direction si « proche » de ses salarié-e-s ?!?
La Direction a présenté au CE pour information trois modèles d’avenant qui pourraient être envoyés aux salarié-e-s dépendant jusqu’alors de l’accord d’entreprise 2008.
Le CE a tout d’abord rappelé à la Direction que le CE doit être non seulement informé mais aussi et surtout consulté sur ces avenants, ce sur quoi la Direction s’est fermement opposée, insistant qu’elle était pleinement dans son droit car considérant qu’il s’agit d’aménagements individuels.
Ainsi, ce sujet ayant déjà été abordé lors de la réunion CE du mois de mars et afin que le CE puisse assumer pleinement ses attributions et notamment en tant qu’instance représentative du personnel, la motion suivante a été votée et adoptée par 5 élus sur 7 :
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« Les membres du Comité d'Entreprise d'AKKA Informatique et Systèmes ont appris que, nonobstant l'absence d'information/consultation et d'avis, la Direction avait décidé de la mise en place du nouveau système d'horaires collectifs lié à l'aménagement du temps de travail. Il s'agit là d'une violation délibérée et donc intentionnelle du principe de l'information/consultation préalable. Cette violation constitue un délit d'entrave que le Comité d'Entreprise se réserve le droit de faire sanctionner par le juge correctionnel.
Ainsi, les membres du Comité d'Entreprise d'AKKA Informatique et Systèmes adoptent le principe d'une action pénale visant à faire sanctionner le délit d'entrave dont pourrait se rendre coupable la Direction.
A cette fin, le Comité d'Entreprise désigne Vanessa KURAS en sa qualité de secrétaire du CE et Franck LABORDERIE, élu titulaire du CE, pour représenter le Comité d'Entreprise en justice.
Pour sa défense, le Comité d'Entreprise d'AKKA Informatique et Systèmes désigne le cabinet d'avocat SCP DENJEAN-ETELIN-SERIEYS demeurant 20, rue Sainte Ursule à Toulouse qui pourra s'adjoindre tout avocat ou avoué de son choix dans le cadre de la défense des intérêts du Comité d'Entreprise d'AKKA Informatique et Systèmes. »
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La Direction ne cesse de pointer du doigt les syndicats gênants même dans le cadre du CE où sont présents des élu-e-s non syndiqué-e-s.
Pourtant les prérogatives du Comité d’Entreprise comme instance de veille du bon fonctionnement économique, social et salarial de l’entreprise sont différentes de celles des syndicats, même si elles peuvent et doivent être complémentaires afin de représenter efficacement les salarié-e-s.
La Direction se refusant à revaloriser les salaires en adoptant le minimum conventionnel pour toutes et tous et calqué sur le minimum SYNTEC, les fameux 115% modalité 2, dès le 11 mai, date de réception de notre mail, elle savait qu’elle devait changer de stratégie pour taper sur les vilains petits canards qui ont tendance à sortir des rangs ! Ces canards à l’accent « toulousaing » qui pourrait étendre le mouvement à tous les salarié-e-s du Groupe qui subissent la même politique salariale et sociale, toujours aussi généreuse, aussi respectueuse, aussi reconnaissante, tous les salarié-e-s peuvent le constater et en témoigner, c’est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à quitter le navire, voire ... la galère avec ses rameurs désenchantés à qui on avait promis tant de merveilles !
Le recrutement ? Oui, AKKA recrute … mais pour combler essentiellement les « fuyants » !
De l’optimisme ? En navigant sur la paradoxale toile du net, nous pouvons être optimiste. On peut lire essentiellement les termes suivants : « bénéfices », « excellents résultats », « acquisitions », « doublement des profits », « croissance organique », etc.
Mais où sont les salarié-e-s dans toutes ces nouvelles où l’optimisme déborde? Où pouvons-nous lire « La SSII xxxxxxxxx reverse 1/3 de ses bénéfices à ses salarié-e-s, 1/3 à l’investissement et 1/3 aux actionnaires et … le reste ( !) à la formation syndicale car nous aimons nos syndicats » (tant qu’on y est …. Soyons fous!!!!).
Finalement … Ne sommes-nous pas dans n’importe quelle SSII tout simplement que des … matricules ?!?
Non, la plupart des salarié-e-s ont vécu des expériences dans de « petites » structures (<500 salarié-e-s) et les métiers y sont totalement différents, tant au niveau des métiers de l’informatique que des ressources humaines, HUMAINES !
Pourquoi perdre toutes ces valeurs fédératrices (proximité, reconnaissance, écoute, évolution, ambition, expérience, solidarité, etc.) qui contribuent pourtant au rayonnement de l’entreprise ?
Une entreprise avec une excellente gestion sociale et salariale, c'est-à-dire juste, équitable et valorisante vis-à-vis de ses salarié-e-s est une entreprise gagnante car elle comprend une force vive commerciale égale au nombre de ses salarié-e-s.
Des salarié-e-s reconnue-s sont des salarié-e-s qui véhiculent une image positive de l’entreprise jusqu’au bureau du client, jusqu’à l’obtention de nouveau marché auprès de nouveaux clients. Cette image positive est concrète et indémodable. Cette image n’est pas truquée comme peuvent l’être toutes ces campagnes manipulatrices visant à influer sur les valeurs boursières !
Une autre politique salariale et sociale est possible remettant les salarié-e-s au centre des préoccupations des directions dîtes « court-termes » non pas par rapport aux multiples changements de dirigeants mais du fait des objectifs de multiplication des gains en un minimum de temps (à croire que certains dirigeants doivent vite gagner un maximum d'argent n'ayant qu'une vie et que leurs salarié-e-s ont tout leur temps car ils en ont une multitude!).
Tout est possible, et la Direction a raison sur un point, un seul : cela ne peut se faire sans les salarié-e-s. Nous revenons ainsi à la grande interrogation de la Direction : Sommes-nous légitimes ?
Qui, après des élections rondement menées, peut se permettre de remettre en question la légitimité des élus ?
Chapeau ! Notre Direction nous donne là une belle leçon de démocratie... n'arrivant pas à admettre que FO (22%) + CGT (46%) ont réunit 68% des suffrages.
Mais voilà, nous pouvons aussi signer des accords, mais il faudra pour cela comprendre que nous ne pouvons abandonner des populations de salarié-e-s qui méritent toutes et tous écoute, respect et valorisation professionnelle.
Pour ne rien vous cacher, nous avons cru un instant à une ouverture constructive avec une Direction Générale qui paraissait à l’écoute et franche, même si celle-ci dépend grandement de ce que veut bien lâcher un PDG, à des années lumières de ses salarié-e-s et de leurs préoccupations.
Par contre, nous ne nous attendions pas à une telle communication, une telle manipulation pour de nouveau essayer de nous mettre les salarié-e-s à dos!
Décidément, le message n'est toujours pas passé !
Vous avez été plus de 200 à vous être mobilisés le 29 mars (grève, rassemblement dans différentes villes, etc.), la Direction a tendance à l’oublier, à vous oublier.
A votre écoute pour poursuivre les actions de négociations et/ou autres si vous le jugez nécessaire....
Pour la section CGT AKKA IS
Franck LABORDERIE-CAVADA
DS CGT AKKA IS