Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les conflits salariaux repartent de plus belle

Loin d’apaiser les revendications salariales, la prime liée aux dividendes semble les attiser. La tendance est à comparer, d’un côté le bénéfice par action distribué, de l’autre les augmentations proposées.

Ou à faire le lien entre les améliorations octroyées aux dirigeants et les offres faites au salarié lambda.  Chez l’ascensoriste Otis France (5 500 salariés), le délégué CFDT Franck Pfister fait ses calculs : « 300M€ de dividendes versés aux actionnaires pour 2010, contre une indécente cure d’austérité pour les salariés. » En réalité, la proposition unilatérale de la direction est comprise entre 1,2 % et 2,4 % à compter du 1er juin. Insuffisant, estiment d’une seule voix la CFDT, la CFTC et FO, qui ont appelé à la grève à compter du 27 mai.

Une arme redoutable dans ce secteur d’activité, si d’aventure le mouvement fait recette auprès des techniciens qui représentent au moins 50 % des effectifs. Côté salariés, on compte sur l’effet dévastateur que produiraient des ascenseurs bloqués un peu partout en France pour exiger un coup de pouce de 5 %, ou de 100 € minimum par tête. La direction, elle, campe sur sa position.  Même si le principal négociateur, Pierre Hardouin, directeur de l’activité service, se dit prêt à faire des aménagements. 

Les syndicats d’IBM, de la CGT à la CGC, qui appelaient à des débrayages le 26 mai, tiennent le même raisonnement face à leur PDG, Alain Bénichou : des profits records pour la compagnie et ses actionnaires, mais des améliorations symboliques pour les 10 200 collaborateurs français. « Certains salariés, malgré près de 20 ans d’ancienneté, sont encore payés entre 1 500 € et 1 700 € net. Beaucoup de cadres touchent un salaire mensuel de base inférieur au douzième de la rémunération annuelle garantie par la convention nationale des ingénieurs et cadres de la métallurgie », expose le représentant CGC.

Pas question de se contenter d’une pichenette de 1,41 % que propose la direction et dont la moitié du personnel serait exclue. Les IBMers placent la barre à 3 % avec un minimum de 150 €. D’autant plus que la masse salariale s’érode : plus de 10M€ en 2004, contre 8,9M€ aujourd’hui.

Ces tensions revendicatives ont déjà contraint plusieurs DRH à rouvrir des négociations initialement closes. À l’image de Jacques Guillot chez Carrefour Market. Le dossier des NAO était supposé refermé, après que l’enseigne a proposé 1 % de mieux à compter de mars 2011 auquel devait s’ajouter 1 % à partir d’octobre. Les discussions ont repris et vont se prolonger jusqu’au 9 juin. La pression pèse également sur les entreprises qui n’ont pas encore achevé leurs négociations. Cas de Nexter dont le DRH, Jean-Christophe Benetti, recevait les syndicats le 27 mai pour une ultime séance. Ses interlocuteurs réclament un effort équivalent à 2,5 % de la masse salariale.

(Source : wk-ce.fr)

Les commentaires sont fermés.