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  • Coronavirus : les jeunes médecins exigent un confinement « total et absolu »

    Deux syndicats d'étudiants en médecine ont saisi en référé le conseil d'Etat - qui se penchera sur ces requêtes dimanche - afin d'obtenir un durcissement du confinement. Le syndicat Jeunes médecins accuse les politiques d'irresponsabilité, faisant la comparaison avec l'affaire du sang contaminé.

    A-t-on péché par optimisme, face à la crise du coronavirus ? Oui, répondent Jeunes Médecins et l'Isni. Les deux syndicats représentant les étudiants en médecine et les internes ont annoncé en fin de semaine qu'ils portaient plainte en référé devant le Conseil d'Etat (qui doit juger ces requêtes dimanche), afin d'obtenir du gouvernement qu'il durcisse les règles du confinement . Objectif : protéger les soignants, en première ligne face au virus, et l'ensemble des Français.

    « C'est un confinement total et absolu de l'ensemble de la population dont nous avons besoin, à l'instar des mesures déployées en Chine », défend l'Isni, dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, en demandant notamment l'arrêt des transports en commun et le « ravitaillement des familles au domicile par des personnels protégés intégralement et avec des masques FFP2 ».

    « C'est lunaire »

    Comme de nombreux soignants, le président du syndicat, Justin Breysse, s'inquiète de voir les gens continuer à circuler à Paris : « C'est lunaire. Où vont tous ces gens dans leur voiture ? Au travail ? Bruno Le Maire ferait mieux de faire fermer les entreprises. Il faut sauver la santé ; ensuite, on s'occupera de sauver le PIB ».

    Emanuel Loeb, chez Jeunes médecins, estime que « la confusion et les messages contradictoires de l'exécutif n'ont pas permis à la population de se rendre compte de la gravité de la situation ». Le syndicaliste juge « criminel » le maintien du premier tour des élections municipales , alors que l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn dit avoir alerté le Premier ministre dès janvier. « Quand l'Italie a commencé le confinement, pourquoi ne l'avons-nous pas fait ? Ce qui se passe est dramatique, le politique est responsable, j'espère qu'on pourra faire condamner les coupables », accuse-t-il en évoquant l'affaire du sang contaminé.

    Se tuer à la tâche

    Cet alarmisme est nourri par des études épidémiologiques qui laissent peu de place au doute, argumentent ces jeunes médecins : les hôpitaux vont avoir du mal à tenir le choc , et les victimes seront nombreuses. « Nous tenons à alerter la population du fait qu'il n'y aura pas de places en réanimation pour tous les patients graves quel que soit leur âge », écrit l'Isni. « Dans le Grand Est, même des patients de moins de 70 ans ne sont plus orientés en réanimation tant c'est saturé », raconte-t-il.

    Tous s'inquiètent des fortes tensions sur l'approvisionnement en masques et en tenues de protection contre le virus qui leur remontent du terrain. « Les soignants se tuent à la tâche », accuse Emanuel Loeb, en évoquant une amie radiologue avec un seul masque pour toute la journée ou un établissement en rupture de stock temporaire. « On a des dizaines d'internes atteints par le Covid sur le territoire, mais il n'y a aucune comptabilisation à l'échelle nationale. Infirmiers, aides-soignants, j'en ai croisé des malades qui ne sont même pas dépistés et qui continuent à travailler », poursuit Justin Breysse.

    A l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, la direction a révélé vendredi que 345 soignants avaient été testés positifs au Covid-19. Trois d'entre eux sont hospitalisés et les autres sont rentrés chez eux. Tous les soignants peuvent être dépistés dans les hôpitaux où ils travaillent, assure-t-elle.

    Sources: Les Echos

  • COVID-19 : la santé avant tout !

    Face à la crise sanitaire liée au coronavirus, des mesures exceptionnelles ont été prises. Nous vous en rendons-compte ici.

    La santé des citoyens et du monde du travail d’abord !

    La crise sanitaire extrêmement grave que traverse le monde et, notamment, notre pays amène à prendre des mesures indiscutables pour protéger la santé des citoyens.

    D’abord, il faut veiller à ne pas surcharger des hôpitaux – déjà fortement fragilisés par des politiques d’austérité menées depuis des années – en empêchant la circulation du virus.

    C’est grâce à ce système de santé et à l’abnégation du personnel soignant que les vies de toutes et tous et, en particulier, des plus fragiles sont préservées.

    La CGT salue de nouveau tous les agents hospitaliers, des services et entreprises publiques qui, attachés à leur mission et au service des citoyens, poursuivent leur travail dans des conditions extrêmes. Elle salue également tous les salariés du privé, du commerce, des transports, de l’agroalimentaire, etc... des secteurs où la crise montre à quel point leur travail est nécessaire.

    MAIS TOUT N’EST PAS ACCEPTABLE !

    Le ministre de l’Économie le disait ce 19 mars « Quand la maison brûle, on ne compte pas les litres d'eau pour éteindre l'incendie ». Or, beaucoup trop d’entreprises à l’heure actuelle refusent de suspendre leurs activités – alors que celles-ci ne sont pas indispensables à la vie de la nation – et continuent à faire travailler des salariés, sous-traitants, intérimaires, sans même respecter les précautions élémentaires.

    Ce n’est pas possible

    On ne peut pas d’un côté écouter les discours des scientifiques, chercheurs, médecins qui appellent à une véritable mobilisation citoyenne pour sauver des vies, déclarer l’état de guerre, comme l’a fait le Président Macron et accepter que des entreprises ne contribuent pas à ce nécessaire effort de solidarité nationale.


    Le Président et le Premier Ministre n’ont pas tenu un discours assez clair vis-à-vis des entreprises qui ne sont pas vitales à notre fonctionnement et, déjà, le patronat, Medef en tête, tente de s’inscrire dans cette brèche. Ce n’est pas acceptable !

    La construction d’un bateau, d’une voiture, d’une maison... ne peuvent-ils donc pas être décalés dans le temps ? Cela nécessite-t-il de faire courir des risques au personnel soignant et à toutes celles et ceux qui ne pourront être pris en charge de manière optimum ?


    La CGT demande solennellement que les organisations syndicales et patronales ainsi que le gouvernement listent ensemble les entreprises essentielles à la continuité de notre vie, que celles-ci s’engagent à protéger leurs salariés, tant par la fourniture d’équipements individuels que par la mise en place de mesures collectives, et que les autres diffèrent toutes leurs activités avec paiement des salariés.

    Les employeurs refusant de respecter les consignes de sécurité auraient une lourde responsabilité sur la santé de leurs salariés et la propagation du virus.

    Elle refuse également que soient renforcées des dérogations généralisées au code du travail en matière d’horaires de travail, de repos hebdomadaires, de prises de congés.

    La conscience professionnelle et le sens de l’intérêt général suffisent à l’engagement du monde du travail.


    Par contre, les milliards d’euros annoncés pour soutenir l’économie doivent être utilisés de façon plus équitable, d’abord à la protection urgente des travailleurs et des travailleuses les plus impliqués dans cette crise. Ils doivent aussi servir à un financement intégral du chômage partiel car les règles n’ont pas changé en la matière sauf pour les entreprises qui seront remboursées, elles, à 100%.

    Certains grands groupes financiers ont les moyens de contribuer à cette solidarité nationale.

    La CGT continue à être présente et disponible à tous les niveaux pour la défense des intérêts et de la santé du monde du travail.

    C'est dans cet esprit que nous avons rédigé des fiches pratiques concernant vos droits afin de vous accompagner durant cette période.

    Accéder aux fiches pratiques sur le site de la CGT

  • Rôle du CSE dans la crise sanitaire

    Une obligation d’information et de consultation sur les mesures prises

     

    L’article L. 2312-27 du code du travail impose la consultation des élus du CSE sur le plan de prévention des risques dans les entreprises d’au moins 50 salariés, donc sur sa modification face à un risque nouveau, et en cas :

    • De modifications importantes de l’organisation du travail ;
    • De recours à l’activité partielle ;
    • De dérogations aux règles relatives à la durée du travail et aux repos.

     

    L’employeur doit donc consulter le CSE sur le plan de continuation de l’activité pendant la crise sanitaire et sur les mesures de prévention à adopter. Cela peut donc comprendre :

    • La définition des postes indispensables à la continuation de l’activité ;
    • Le télétravail ;
    • Des mesures permettant aux salariés la garde des enfants ;
    • Le chômage partiel et le maintien au domicile de salariés infectés ou fragiles ;
    • La mise en place des consignes de sécurité sanitaire dans l’entreprise (distance d’1 mètre entre chaque poste, protection contre les projections de gouttelettes comme une vitre ou une plaque de séparation entre les postes, fourniture de gants et de gel-hydroalcoolique, etc.)

     

    En matière économiquel’entreprise pourra bénéficier d’aides, un fond de 300 milliards a été annoncé par le Président de la République, ou de délais de paiement envers certains débiteurs, comme pour les loyers, les crédits bancaires ou les cotisations sociales. Le CSE doit donc également être consulté sur cet aspect afin que la crise sanitaire ne mette pas en péril la poursuite de l’activité et les emplois.

     

    Il est aussi possible d’envisager de recourir à la formation, ce qui permet durant cette période de mobiliser le compte de formation, notamment par le biais de conventions FNE-Formation. Cela permet aux salariés de suivre une formation durant cette période et d’acquérir une certification. Il faut cependant veiller à ce que les modalités pédagogiques soient compatibles avec les mesures de prévention (bilan de compétence ou rendez-vous par visioconférence, formation à distance, etc.).

     

    En raison de l’urgence, l’employeur peut prendre des mesures conservatoires avant la consultation. Mais les représentants du personnel, en tant que salariés, sont les meilleurs spécialistes du travail réel dans l’entreprise et sont donc les meilleurs conseillers pour adapter cette activité dans la période.

     

    Contenu du plan de prévention du risque

     

    Le plan de prévention du risque peut tout d’abord contenir les consignes sanitaires et leur affichage afin de fournir aux salariés les moyens de lutter contre le risque de contagion. Cela comprend l’information et la fourniture du matériel nécessaire (mouchoirs, solutions hydroalcooliques, masques, etc.).

     

    Le plan peut comporter un volet sur la mise en place du télétravail et l’aménagement du temps et des postes de travail pour limiter les risques de contagion, notamment liés aux contacts rapprochés et prolongés.

     

    Identifier les moyens de transports des salariés pour réagir en cas de révélation du risque ou prévenir un risque lorsque les salariés utilisent les transports en commun.

     

    Une restriction de l’accès à l’entreprise, notamment pour les clients et fournisseurs.

     

    Une procédure en cas de révélation d’une contamination. Cette procédure pouvant contenir :

     

    • Le nettoyage des locaux de travail. Il est préconisé d’attendre 3 heures après la révélation du risque, c’est la durée de survie du virus sur les surfaces sèches. Le nettoyage se fait ensuite en fournissant des blouses à usage unique et des gants de nettoyage (le port d’un masque n’est pas utile) et en privilégiant une stratégie de lavage-désinfection humide (nettoyer les sols et surfaces avec un bandeau à usage unique imprégné d’un produit détergent, rincer à l’eau avec un autre bandeau, laisser sécher et désinfecter avec un autre bandeau de lavage imprégné d’eau de javel diluée) ;

     

    • La mise en isolement pendant 14 jours des salariés ayant été au contact du ou des salariés infectés, celle-ci peut être prescrite par l’Agence régionale de santé (ARS), qui fournira les arrêts de travail nécessaires.

     

    Si l’employeur n’agit pas

     

    Si l’employeur ne prend aucune initiative en ce sens, l’article L. 2315-27 du code du travail permet à deux membres du comité, par une demande motivée, de provoquer une réunion extraordinaire du CSE sur ce sujet afin de demander la mise en œuvre de mesures de prévention.

     

    Si un risque se révèle, un membre du CSE peut aussi utiliser le droit d’alerte afin d’obliger l’employeur à mener une enquête avec lui et à prendre des mesures de prévention aux termes de l’article L. 2312-60 du code du travail.

     

    Dans le cadre de cette alerte, un représentant du personnel notifie par écrit l’existence du danger à l’employeur qui déclenche immédiatement une enquête conjointe avec le représentant ayant fait l’alerte. En cas de désaccord sur la réalité du danger ou sur les mesures à prendre, les articles L. 4132-3 et suivants du code du travail prévoient une réunion du CSE dans les 24 heures. L’inspection du travail et la CRAM sont invitées. En cas de désaccord sur les mesures à prendre, l’employeur peut saisir l’inspection du travail. Si cette faculté n’est pas expressément citée par les textes sur le droit d’alerte, il nous semble qu’un membre du CSE peut également saisir l’inspection du travail.

    Source : https://toutsurlecse.fr/blog/expertise/role-du-cse-dans-la-crise-sanitaire/